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Sidérurgie, cimenterie… la Wallonie compte des usines qui, malgré leurs efforts pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, continuent d'être de fortes émettrices de CO 2 . Afin de réduire leur impact environnemental face au défi climatique,   tout en assurant la continuité et la modernisation de ses filières, la Belgique va développer la capture puis le stockage du CO 2 (Carbon Caputre Systems - CCS) avec ses voisins de la Mer du Nord et surtout la Norvège.  

 

La dorsale wallonne, c'est l'axe industriel qui parcourt le sud de la Belgique de Mons à Liège en passant par Charleroi. Cet axe, témoin de l'ancienne industrie lourde belge, regorge d’entreprises qui polluent toujours. La sidérurgie, la production de chaux ou encore les cimenteries sont les exemples les plus emblématiques. Toutes sont confrontées au défi majeur de réduire leur impact environnemental, sans toutefois menacer leur existence au regard de leur importante dans la structure économique européenne, la nécessité de raccourcir les chaînes d'approvisionnement et de conserver une industrie sur le continent.

En juin 2024, la Belgique a organisé une importante mission économique en Norvège où plusieurs industriel belges leaders dans leurs domaines (Lhoist, Carmeuse, ArcelorMittal, Holcim...) ont confirmé leur intention de stimuler le captage à la source du CO2 qu'elles émettent et ensuite son stockage. « L’industrie lourde, fort présente en Wallonie, émettra toujours du CO2 . Il faut donc des solutions pour le traiter afin d’assurer leur avenir », a déclaré les ministres belges de l'environnement et de l'énergie : « Nous devons garder l’esprit ouvert pour voir ce que la technologie peut nous apporter. Produire de la chaux et du ciment sans émettre de CO 2 n’est pas possible. »

Le défi est donc de relier les usines à un réseau de pipelines qui puissent acheminer ce gaz vers des terminaux stratégiques, en l’occurrence Zeebruges et Anvers (nord de la Belgique). C’est là que le projet d’une « autoroute du CO 2 » qui irait de Dunkerque/Zeebruges vers les sites de stockage prend tout son sens pour être opérationnel d’ici 2029-2030, si les voyants sont au vert. Mais pour stocker où ?

 

Destination Norvège

Il y a peu d'endroits dans le monde où les projets technologiques de carbon capture et de stockage du CO 2 sont aussi aboutis qu'en Norvège . Le projet le plus avancé est le « Northern Lights »,  situé à Bergen sur la côte Sud-Ouest du pays. Lors de la Mission économique belge, la cimenterie wallonne Holcim (Mons) envisage que le CO 2 rejeté dans le cadre de sa fabrication du ciment soit capturé, purifié et liquéfié sur son site en Belgique. Ce dernier devra être envoyé via pipeline vers les ports d’Anvers ou de Zeebruges, où ce CO 2 sera ensuite chargé par bateaux spécialisés en direction de la Norvège. Sur place, il est « déchargé », mis dans des silos puis stocké dans des couches géologiques enfouies à environ 3000 mètres de profondeur, en mer du Nord.

Le projet norvégien est finalisé à 98 %. Ses bateaux, spécialement conçu pour cette fonction, seront bientôt mis à dispositions des gros industriels belges présents sur le site norvégien. Il s'agit bien entendu d'une stratégie plus globale de la Norvège : Produire de l’électricité verte de la mer du Nord et de l’hydrogène vert (autres projets en cours de construction avec la Wallonie à, la capture et le stockage du carbone font en effet partie des solutions pour décarboner les industries et contribuer à diminuer leur empreinte sur le changement climatique. En se connectant dès maintenant avec la Norvège, les entreprises belges et wallonnes souhaitent proposer aux investisseurs étrangers la possibilité de 'capturer' à la source leurs émissions de CO2 et de les connecter directement aux sites de stockage de la Mer du Nord. Un nouvel atout supplémentaire dans e portefeuille de solutions pour diminuer et limiter ses émissions de CO2

 

Déclaration d'Oslo : Connecter l'économie belge aux sites de stockages norvégiens

 

La mission économique princière en Norvège s’est terminée à Oslo par des signatures de contrats. L'occasion, pour la capitale norvégienne, de prêter son nom à la Déclaration d'Oslo, signée ce mercredi matin par une quinzaine d'industriels belges et internationaux et remise aux représentants des gouvernements belges sortants.

Ces accords sont d’une importance cruciale pour les sociétés wallonnes actives dans des secteurs « carbon intensive » et constituent un cadre aux accords particuliers. Là où les deux économies convergent, c’est dans le développement, le transport et le stockage des énergies. De l’autre, la Wallonie est en train de se construire en Hydrogen Valley et en hub de transport/stockage de CO2. La convergence est là et plusieurs projets avec la Norvège sont actuellement en phase de concrétisation.

Cette Déclaration d'Oslo a été signée par les entreprises Holcim et Heidelberg Materials, les producteurs de chaux et de dolomie Lhoist et Carmeuse, ainsi que Fluxys, le port d'Anvers-Bruges, TotalEnergies, Engie, ArcelorMittal, AirLiquide et l'entreprise pétrolière norvégienne Equinor (aussi active dans le transport et l'enfouissement de CO2) pour collaborer sur la capture, le transport et la séquestration du CO2 (CCUS) issus de processus industriels dont les réactions chimiques produisent inévitablement du carbone.

 

Illustration : Belgian Ministry of Foreign Affairs

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