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Bruno Goose expose du 17 janvier au 29 février ses œuvres au Centre Occurrence à Montréal. Le Vernissage a lieu le jeudi 16 janvier dès 17h.

Son exposition "Échoué n’est pas coulé" relève une enquête sur un édifice réalisé en 1937 par l’architecte Antoine Courtens, un étonnant bâtiment art-déco en béton armé, qui gît, abandonné, au bord du lac Masson, à Sainte-Marguerite dans les Laurentides.
 
Rêvée par le jeune homme d’affaire belge Louis Empain, après qu’il ait fait construire par Michel Polak, à Bruxelles, une maison prestigieuse qui porte toujours son nom, la construction du domaine d’Estérel a d’abord été une opportunité pour la communauté de Sainte-Marguerite-du lac-Masson. Presque tous les habitants de la municipalité ont travaillé à sa construction. Beaucoup y ont ensuite été engagés comme personnel de service. Le domaine s’adresse à des étrangers fortunés qui viennent profiter de l’air pur et de la beauté de la nature. Après quelques années de fonctionnement, l’infrastructure est abandonnée et n’intéresse plus personne. Des tentatives citoyennes pour restaurer et donner une seconde vie au bâtiment ont cependant porté fruits.
 
L’exposition confronte différentes lectures de cette construction et ses fonctions symboliques au sein de la communauté.

 

Bruno Goosse

Bruno Goosse est artiste et enseignant à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles. Utilisant des documents et convoquant récits et faits avérés, sa pratique propose une relecture poétique et politique de certains pans d’histoire en interrogeant le rapport souvent non discuté d’une société à la valeur. Il a d’abord été attentif aux questions de temporalités qui se marquent principalement par la persistance explicite dans l’œuvre plastique réalisée, des procédures qui ont conduit son élaboration (les lois de l’œuvre). Ensuite, le passage par une expérience politique d’écriture de textes juridiques (les lois au sens social) l’a beaucoup marqué. L’étrangeté de la position de l’artiste dans un environnement de travail politique a conduit à postériori à des travaux vidéographiques et à un texte (voir les vidéos « notes jaunes » et le texte « Le retour de l’artiste (dé)masqué ») qui tentent d’interroger cette position au sein de l’art.
Son travail plastique s’est alors infléchi en une réflexion sur les situations de contraintes tant textuelles qu’imaginaires, en tentant de donner forme à ces impératifs et à ce qui les ruine. La manière dont le texte, notamment juridique, et ses montages fictionnels, conditionnent notre rapport au réel, à l’image et à l’art constitue l’axe principal de ses recherches. Investiguer un système de valeur en montrant la manière dont il se construit historiquement, dans une écologie de tensions parfois vives, puis donner à voir la manière dont l’échafaudage symbolique qui l’a permis est ensuite oublié est une orientation importante de ce travail. Souvent narrative, sa pratique se développe sous forme de vidéo, d’installations de documents et de publications. Toutefois il importe dans son travail de ne pas confondre l’ordre de l’énonciation et la causalité, c’est-à-dire l’impression produite par le récit qui donne à un fait énoncé antérieurement une valeur de cause par rapport à un autre fait énoncé postérieurement, qui se charge, lui, d’une valeur de conséquence.

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